Parce que je suis moi...

Publié le par Blandine

Parce que je suis moi, avec mes idées, mes principes, mes idéaux (du moins ceux qui m'ont fait la grâce de ne point se casser la gueule devant moi), j'ai toujours tenté d'agir comme je sentais que je devais le faire. J'ai aussi essayé de canaliser pensées, émotions, pour être au plus près de ce que je voudrais devenir. J'y suis parvenue avec plus ou moins de succès. Eh oui, que voulez-vous, je ne suis pas un ange. Dommage, je suis certaine que je porterais l'auréole avec élégance.
Si je croyais en Dieu, ou Allah, ou au père noël, je prierais pour retrouver une patience qui me semble trop émoussée à mon goût. Mais je préfère en fait prier l'être auquel je refuse de ne plus accorder ma foi. Disons que c'est mon équivalent d'une messe toute personnelle, avec quelques jours d'avance. C'est-y pas une bonne idée ?


A toi l'Homme,

Toi qui m'a offert sans compter le meilleur pour pallier le pire, je t'en prie, je t'en supplie, écoute-moi une fois de plus. Tu sais à quel point je t'aime, à quel point j'ai toujours cru en toi. Mais aujourd'hui, mon amour et ma confiance s'effritent. Bah oui, moi, ta plus fidèle disciple, je doute.

Quand je te vois, par orgueil, par envie de domination, détruire la beauté de ce qui t'entoure, ou encore tes semblables, je n'arrive plus à me raisonner, à me dire que tu es aussi capable du meilleur. Quand je te vois jubiler du malheur d'autrui, je me demande au nom de quoi je prendrais la peine de dire aux autres que tu peux aussi tendre la main. Quand je te vois prêt à oublier la décence pour mieux t'enrichir, comment me souvenir que tu es également capable de le plus exquise des pudeurs ? Quand de ta bouche ne coulent que les gravats de la haine, de tes mains des objets obscènes, comment me rappeler que tu sais aussi faire des poèmes, sculpter, peindre, chanter le beau ?

Toi l'Homme que sans relâche, je tente de regarder au fond des yeux, dans l'espoir d'y percevoir au fond des abîmes que tu te crées, cette lumière dorée qui vaut toutes les batailles pour toi, as-tu idée de ce qui me fait peur ? C'est un peu de devoir faire plus d'efforts pour dénicher ce sublime trésor. Est-ce toi qui l'enfouis plus profondément encore, est-ce moi qui me lasse de creuser ? Je ne puis répondre honnêtement. Mais ce qui m'effraie plus que tout lorsque mon regard plonge dans le tien, c'est d'y voir mon propre reflet, celui d'un être qui t'est semblable et qui a les mêmes travers, qui ne peut se cacher car mis à nu à travers toi, cet autre que je ne peux critiquer sans que mes mots ne m'atteignent aussi.

Quand je doute de toi, Homme, je doute de moi. Alors je t'en prie, je t'en supplie, accorde-moi une seule faveur : réapprends-moi le sens du mot bonheur, le sens du mot confiance. Tu les portes en toi.

Cette prière très confidentielle ne touchera pas grand monde et, ô péché d''orgueil, je le regrette... Mais avant de ne plus être disponible pendant un moment sur ce blog, je voulais dire à ceux qui me lisent et ont déjà croisé ma route, "en vrai" ou virtuellement, merci. Merci, de me tendre la main, parfois, de me secouer, de juste... exister. Quand j'y pense, je n'aurais jamais cru sympathiser avec des médecins (Brr, quand j'y pense, je n'y crois pas encore réellement, blouse blanche et coeur ne sont pas antinomiques, quelle découverte !), un policier conteur (je sens le jeu de mots venir...) des artistes de tout poil (dont une me doit un café, XD) et même un rouennais (Après la terreur instinctive liée à cette origine, on s'y fait !)... Et des tas d'autres, qui sont eux, qui sont tant.

 

Cette fin d'année me terrifie, tout comme le début de la suivante. Mais, parce que je suis moi, que je crois encore en tout ce qu'il peut y avoir de beau, malgré moi d'ailleurs, je ne peux que puiser des forces là où elles se trouvent, dans les sourires et dans les mots qui me sont offerts.

Je vous souhaite un très joyeux noël.

Publié dans Lettres

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