Désillusion...

Publié le par Blandine

Vous voulez une bonne blague ?

Hier matin, angoissée, je m'apprêtais pour le grand final avec mon cher et tendre. Des questions aussi saugrenues qu'impromptues me venaient à l'esprit : Ca ressemble à quoi, une chambre correctionnelle ? C'est beau, un procureur ? Mon huissier sera-t-il aussi gentil que dans New-york unité spéciale ?

Nous nous étions enfin installés dans le RER qui devait nous emmener à l'abattoi... au palais de justice, nous avions même pris nos aises, quand soudain... mon téléphone sonne. M'attendant à quelque message bienvenu d'encouragement, je décroche.

- Mademoiselle, bonjour, maître X à l'appareil. C'est pour vous dire que mon contradicteur a demandé le report de l'audience et à vrai dire, ça m'arrange, moi.

Croyant avoir mal saisi les propos d'Avocate chérie, je lui demande de répéter. Eh ben non, j'avais parfaitement entendu. Madame me demande d'aller au tribunal tout de même, sans elle, histoire d'entendre la date de report et surtout, de donner ses disponibilités au juge.

Je raccroche, hébétée. Je regarde mon compagnon, je lui balbutie la nouvelle. Il s'indigne avec moi mais ne peut m'empêcher, pendant tout le trajet, de demander à intervalles réguliers, si c'est un cauchemar. D'autant qu'il faudra apprendre la nouvelle à ma mère, qui vient de Lyon pour assister à l'audience, ainsi qu'à Tchoucky, ma bien adorée amie, qui m'attend à la sortie du RER.

Tiens, bah justement, on arrive. J'aperçois Tchou qui arrive avec son célèbre pas décidé, le regard noir vissé aux yeux. Mademoiselle est prête à en découdre. Je lui annonce le gag du jour, prise d'un fou rire qui n'a rien de gai et tout de nerveux. Elle fulmine de concert, tout aussi inutilement que moi.

Nous récupérons ma mère à l'entrée du palais de justice, mais elle s'éclipse en apprenant la mauvaise blague, afin de ne pas louper le prochain train vers Lyon. La pauvre s'est fait une traversée de la France pour du beurre, on comprend son exaspération.

Donc, moi, mon Homme et Tchoucky nous déplaçons vers la salle d'audience, après quelques bips désagréables d'un portique d'entrée farceur. Dans la galerie, magnifique, face à une porte close, nous attendons patiemment. Et tout à coup, j'avise deux personnages habillés en blues brothers (chapeaux mous, costumes gris). Mon agresseur et l'un de ses amis. Près d'eux, une vieille femme, toute petite. La mère de Rom ?

Mon coeur bat la chamade. J'ai une envie folle de fuir. ou d'aller commettre un meurtre, au choix. Tchou et MonHomme détournent tant que faire se peut mon attention. Apprécions au passage les efforts de mon cher et tendre, peu habitué à tant de démonstrations de tendresse.

Les portes s'ouvrent, je me présente à l'huissier avant d'aller me carapater sur un banc de la salle. Rom se présente à son tour. Il ne fait pas le fier, mais lui est accompagné d'une avocate du cabinet de sa conseillère. Je suis jalouse, na !

Quand notre affaire est appelée, nous nous avançons tous deux à la barre. Oui oui, je suis bel et bien placée, seule, à 30 cm de mon agresseur. J'écoute, tremblante, le juge vérifier l'identité de l'homme qui m'a fait basculer en enfer, tout en tentant de m'éloigner le plus possible de la barre.

10 minutes plus tard, j'ai une date de renvoi et je songe à m'éclipser avec mes deux soutiens. MonHomme me serre contre lui, rempart protecteur mais tellement fragile. Derrière la porte, Rom est là avec son ami. Je refuse de sortir si près de lui, un coup de hache est si vite arrivé, n'est ce pas ?

Le gendarme qui veille à la sécurité de la salle m'épargne cette corvée et fait écran entre Rom et moi. Notre glorieux trio s'échappe.

Je vous épargne le retour dans la fosse aux lions, dicté par mon avocate au téléphone, pour récupérer un document précieux. Je vous épargne aussi le craquage, le corps et l'esprit qui me lachent, le retour chez moi en catastrophe.

Et le réveil il y a 2h, 20h  après l'absorbtion d'un somnifère. Je ne m'en remets pas. Et dans 2 mois, le 9 mars, ils me referont le même gag?

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