Petit tour au pays des mirages...

Publié le par Blandine

Aaah ce qu'on est bien, de retour chez soi ! Bon, en fait non, mais ça sonnait bien. Vous raconter la journée d'avant-hier avec mon inimitable ton humoristique sera une gageure à laquelle je me soumets pour mon fan-club.  

Le matin, je me suis levée à une aube toute relative pour me préparer. J'ai même osé tenter le maquillage, ce qui n'eut d'ailleurs pas de résultat fort heureux. Mais devinez qui m'appelle pour m'annoncer le gag du jour ? Bingo, vous avez deviné, c'est bel et bien la secrétaire d'AvocateChérie qui m'avdertit que sa patronne a une audience à 14h à Evry et que donc, elle ne sera pas là pour l'heure de la convocation, 13h30. Elle a demandé une retenue de l'affaire à 15h30. Soit, mais bon, on ne sait jamais, hein, je préfère être là à l'heure initiale. Des fois que l'information ne sioit pas bien passée à temps, hein. (Parano, moi ? Nnon, prudente ! Je commence à me méfier de la transmission d'infos entre tous ces joyeux lurons)

J'avertis de la nouvelle ma petite troupe : Chéri, Tchoucky, ma mère venue en renfort et une de mes soeurs qui viendra plus tard. Allez savoir pourquoi, tout le monde se montre fataliste.L'habitude se prend vite.

Après un repas dans une pizzeria proche du palais de justice, où j'ai découvert une variante involointaire et intéressante de la fondue savoyarde sous la forme d'une soupe où il y avait plus de fromage que de liquide, me voilà parquée avec Chéri et Tchou dans une longue file d'attente à l'entrée de l'auguste bâtiment. H-10 minutes, le stress monte.

Arrivée dans la salle d'audience. tout est calme. Trop calme... La sonnerie annonce le début des cours, pardon, de l'audience. Veuillez vous lever, blablabla, la cour, gnagnagna, renvoi d'une affaire, blablabla... Et enfin, on passe aux choses sérieuses. Une première affaire est jugée, l'histoire d'un type qui avait un drôle de rêve : rentrer dans les rangs de la RATP. Ce brave masochiste avait donc revêtu l'uniforme de ce noble corps de métierb et s'était balladé dans une station RER. Bon, tout ça, on l'a compris après une bonne demi-heure de palabres, sur la personnalité de l'accusé et une lourde envie de roupiller, tant le ton monocorde du rapporteur semblait tiré d'un documentaire animalier d'Arte. Nous sommes sortis de notre léthargie lorsque le procureur a commencé à s'exprimer. Tiens, il restait une personne en vie, dans ce tribunal ? 3/4 d'heure de procès, pour ne réclamer au final qu'un euro symbolique. Soit.
Second dossier, nettement moins drôle : un viol correctionnalisé. Tiens, je ne suis pas la seule ? J'écoute, légèrement crispée, le laïus du psychiatre expert sur la personnalité du prévenu, débité par l'un des assesseurs d'un ton toujours aussi dynamique que la course d'un escargot sous amphétamines. Le charmant garçon est décrit comme un sociopathe. Il a déjà été condamné pour une agression sexuelle. bien, bien, bien.  une demi-heure plus tard, on en vient aux faits. Monsieur a suivi une femme jusqu'à sa porte, l'a bousculée et s'est enfermé avec elle à son domicile, l'a jetée à terre et l'a violée. Huit mois plus tard, il est revenu voir sa victime pour s'excuser. Bon, bon, bon... L'excuse de ce charmant bonhomme ? Eh bien, à la base, il voulait juste l'argent de cette femme, et puis sur le coup, assis sur elle, il s'est dit que c'était une bonne idée. Ce n'était pas un vrai violeur, quoi, pas un pro, comme dit son avocat. Allez savoir pourquoi, l'excuse de la pulsion ne semble pas convaincre trop la cour. Le procureur, dans son réquisitoire, fait un sermon sur le tanguyisme du prévenu : Enfin, rester chez maman, à son âge ! ce n'est pas sérieux ! Il s'est fait moucher comme un gamin.

Suspension d'audience. Et suite, au prochain épisode !

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